Alors qu’il a toujours recruté dans les divisions inférieures des joueurs à forte marge de progression, depuis au moins deux saisons, on enrôle à tout, va sans se soucier de la qualité du rendement qui reste en deçà des espérances du public nordiste.
Ce n’est pas une nouvelle politique chez les responsables cabistes. On a régulièrement « puisé» dans les divisions 2 et 3 à l’époque pour dénicher des talents. Mais c’était surtout des joueurs qui évoluaient au sein de clubs de la région. Déjà vers la fin des années 60 et début 70, le CAB comptait dans ses rangs des joueurs doués tels que feu Youssef Dridi et Tahar Laroyaki, venus respectivement de la VSMenzel Abderrahman et la JSTebourba pour ne citer que ceux- là. Leur intégration était facilitée par la bonne ambiance qui règne dans le Club nordiste.
Et ils ont donné satisfaction. Avec le temps, on s’est davantage penché vers ces clubs divisionnaires et les résultats n’ont pas tardé à s’améliorer. Il y a eu d’abord la Coupe de Tunisie, puis le championnat, ensuite à nouveau la Coupe et immédiatement après, la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe. C’était du temps de Hamda Ben Doulet et Mohsen Gharbi (AS Menzel Djemil), Mansour Shaiek (VSMenzel Abderrahman), Ezzeddine Ben Saïd (Metline), Lotfi El May (EA Mateur), Chokri Bejaoui (Samb ) sans oublier bien évidement Ghazi Limam, Mokhtar Trabesi, Mustapha Dhaouadi, Adnene Baghouli issus du petit frère, le club de la Stir de Zarzouna, des joueurs parmi les plus en vue dans les années 80 et début 90 ! L’avantage, pendant cette période, est que tous ces bons joueurs n’ont pas coûté cher au CAB. En retour, ils n’exigeaient pas grand- chose, ils étaient très populaires à Bizerte, appréciés des fans «jaune et noir» et cela leur suffisait ! C’était du temps de l’amateurisme !
Aujourd’hui, on ratisse large, mais…
Avec l’instauration d’une nouvelle pratique dans notre football, cette appellation de professionnalisme ou plutôt de non-amateurisme, les responsables bizertins ratissent encore plus large, au-delà des clubs de la région, mais toujours divisionnaires. Certes on ne dépense pas beaucoup d’argent, on s’affaire avec les moyens du bord, et on ne se trouve pas endetté envers les fournisseurs .On arrive surtout à honorer ses engagements avec les joueurs. L’essentiel est que les comptes sont bons ! Dans pareille situation, on peut se targuer du côté des responsables cabistes de bien maîtriser la gestion du Club. En revanche, on met une croix sur les résultats. Une bonne équipe, compétitive nécessite de compter dans ses rangs des joueurs d’expérience pour encadrer les jeunes. C’est ce mélange de jeunes, ambitieux et frais sur le plan physique à côté de joueurs- cadres qui permettra au CAB d’effectuer ce saut qualitatif. Or, on constate que depuis au moins deux saisons on recrute à tout-va sans se soucier de la qualité du rendement qui reste en deçà des espérances du public nordiste. Et pourtant, on a créé un poste de recruteur justement pour la supervision. Il n’est pas utile de citer les noms des recrues, mais ce que l’on constate est que les Cabistes ont joué plus d’une fois au play-out et ont même failli rétrograder en Ligue 2 . Le CAB est- il condamné à faire de la figuration ?